Société - sécurité, La Libre 19/03/2008
Les SDF bruxellois lâchés par la police ?
J.-C.M.
Trois policiers fédéraux accomplissaient, au sein du "Herscham Team", un travail préventif salué sur le terrain. Selon eux et diverses associations, la hiérarchie ne soutient plus le projet. La police dément, mais la délinquance des SDF croît.
Actuellement, nous avons des problèmes au niveau du matériel informatique et d'Internet. Comme la police fédérale ne veut toujours pas payer notre connexion Internet, nous n'avons d'autre solution que de clôturer notre website. Désolé pour cet inconvénient." Signé : Nico, Robin et Alain.
Ces trois prénoms sont ceux de trois policiers fédéraux qui dépendent de la police des chemins de fer et oeuvrent dans les gares et les stations de métro de Bruxelles. Et le texte que vous venez de lire figure sur ce qui reste de leur site Internet.
Connus de tous les sans domicile fixe de la capitale, le trio fait depuis trois ans, au sein du "Herscham Team" (du nom du dieu indien des mendiants), un travail de prévention que de nombreuses associations jugent remarquable et qui leur a déjà valu deux prix, en Belgique et au Royaume-Uni.
Ce travail est mis en péril depuis que leur hiérarchie leur a plus ou moins coupé les vivres. "Nous tenions, le mercredi, une permanence dans un petit local de la gare du nord qui, même s'il est dépourvu de sonnette, était connu des SDF", commente un Nico Lauwers désabusé. "Nous délivrions, après vérification auprès du fichier central, des attestations de perte de documents d'identité. Seul notre service accomplissait cette tâche, très utile pour permettre au SDF de s'adresser à nouveau à toutes sortes d'instances comme les centres publics d'aide sociale, les administrations communales, les hôpitaux, etc. Nous disposions pour travailler sur des PC que j'ai moi-même fournis, d'un site Internet, que nous financions de nos deniers, d'une adresse électronique, etc. Il y a des mois que nous avons rentré des demandes officielles pour obtenir un matériel plus performant et surtout officiel. Notre hiérarchie n'a jamais bougé. Maintenant que le nôtre est déclassé, nous ne sommes plus en mesure de tenir nos permanences et de délivrer nos attestations. Nous avons fermé le site, nous n'avons plus d'adresse courriel. C'est triste..."
Petite criminalité en hausse
Et cela se ressent dans la rue. Selon un responsable du projet d'aide aux sans-abri de la commune de Saint-Josse, "La Maraude", les doléances des SDF qui cherchaient du soutien du "Herscham Team" vont croissant.
"Nous constatons depuis plusieurs semaines une augmentation de la petite délinquance dans les gares et les stations de métro. Grâce à Nico, Robin et Alain, nombre de SDF parvenaient à obtenir une aide financière qu'ils ne reçoivent plus. Alors, ils se débrouillent autrement. Ils mendient de façon plus agressive, commettent quelques vols pour survivre."
En 2005, "Herscham" a reçu 1 106 demandes et délivré 350 attestations. Ces chiffres sont passés à 1 433 et 600 en 2006 et à 1 551 et 824 en 2007.
Les questions de Nico
"Je me pose des questions", témoigne Nico. "Je me demande si le fait de nous empêcher de mener notre mission à bien n'est pas le fruit d'une volonté délibéré. Notre travail était unique en Europe. Nous avons été jusqu'à dispenser des cours à l'école de police et à la STIB. Et puis, plus rien, sinon des bâtons dans les roues."
Ces trois prénoms sont ceux de trois policiers fédéraux qui dépendent de la police des chemins de fer et oeuvrent dans les gares et les stations de métro de Bruxelles. Et le texte que vous venez de lire figure sur ce qui reste de leur site Internet.
Connus de tous les sans domicile fixe de la capitale, le trio fait depuis trois ans, au sein du "Herscham Team" (du nom du dieu indien des mendiants), un travail de prévention que de nombreuses associations jugent remarquable et qui leur a déjà valu deux prix, en Belgique et au Royaume-Uni.
Ce travail est mis en péril depuis que leur hiérarchie leur a plus ou moins coupé les vivres. "Nous tenions, le mercredi, une permanence dans un petit local de la gare du nord qui, même s'il est dépourvu de sonnette, était connu des SDF", commente un Nico Lauwers désabusé. "Nous délivrions, après vérification auprès du fichier central, des attestations de perte de documents d'identité. Seul notre service accomplissait cette tâche, très utile pour permettre au SDF de s'adresser à nouveau à toutes sortes d'instances comme les centres publics d'aide sociale, les administrations communales, les hôpitaux, etc. Nous disposions pour travailler sur des PC que j'ai moi-même fournis, d'un site Internet, que nous financions de nos deniers, d'une adresse électronique, etc. Il y a des mois que nous avons rentré des demandes officielles pour obtenir un matériel plus performant et surtout officiel. Notre hiérarchie n'a jamais bougé. Maintenant que le nôtre est déclassé, nous ne sommes plus en mesure de tenir nos permanences et de délivrer nos attestations. Nous avons fermé le site, nous n'avons plus d'adresse courriel. C'est triste..."
Petite criminalité en hausse
Et cela se ressent dans la rue. Selon un responsable du projet d'aide aux sans-abri de la commune de Saint-Josse, "La Maraude", les doléances des SDF qui cherchaient du soutien du "Herscham Team" vont croissant.
"Nous constatons depuis plusieurs semaines une augmentation de la petite délinquance dans les gares et les stations de métro. Grâce à Nico, Robin et Alain, nombre de SDF parvenaient à obtenir une aide financière qu'ils ne reçoivent plus. Alors, ils se débrouillent autrement. Ils mendient de façon plus agressive, commettent quelques vols pour survivre."
En 2005, "Herscham" a reçu 1 106 demandes et délivré 350 attestations. Ces chiffres sont passés à 1 433 et 600 en 2006 et à 1 551 et 824 en 2007.
Les questions de Nico
"Je me pose des questions", témoigne Nico. "Je me demande si le fait de nous empêcher de mener notre mission à bien n'est pas le fruit d'une volonté délibéré. Notre travail était unique en Europe. Nous avons été jusqu'à dispenser des cours à l'école de police et à la STIB. Et puis, plus rien, sinon des bâtons dans les roues."
Express yourself instantly with MSN Messenger! MSN Messenger
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire