lundi 10 décembre 2012

Enfants placés parce que démunis: quelle humanité?

Sous prétexte que la pauvreté constitue un danger, des familles sont brisées.
La famille. S'il y a bien un pilier vital dans le développement psychique et psychologique de tout être humain, c'est bien elle. Pouvoir vivre en toute liberté aux côtés de ses parents, de ses frères, de ses sœurs, de ses grands-parents apparaît comme une évidence aux yeux de tous. Pourtant, force est de constater que ce droit fondamental reste largement bafoué dans notre société actuelle.

Embourbés dans une situation de précarité, certains parents se voient, en effet, contraints de se séparer de leur progéniture sous prétexte qu'elle "serait" en danger. "Ainsi, trop souvent, on place des enfants dans des institutions et familles d'accueil, uniquement en raison de la pauvreté vécue par leur famille. C'est une réponse totalement inacceptable à la réalité de la misère ", s'exclame Marc Otjacques, du Mouvement LST (Luttes Solidarités Travail).

Selon lui, pauvreté rime encore trop souvent avec danger. "Parce que l'on estime que ces parents ne sont pas capables d'assumer leurs enfants et/ou qu'ils cons tituent un danger pour ces derniers, on leur retire la garde."

S'ensuit ainsi une série de dégâts collatéraux, notamment un sentiment de disqualification dans le chef des parents. "Vous ne vous imaginez pas le nombre de familles brisées et déchirées que l'on rencontre parce que les enfants ont fait l'objet de mesures d'Aide à la jeunesse", nous confie-t-on chez LST.

L'Aide à la jeunesse comme réponse à la pauvreté
Car c'est bien des services d'Aide à la jeunesse dont il est question ici. En Communauté française de Belgique, que se passe-t-il lorsqu'une famille se fait expulser de son logement social pour cause d'insalubrité ? "En première ligne, ce sont les Centres publics d'action sociale (CPAS) qui interviennent. Ils ont une responsabilité cruciale dans le respect de la dignité humaine. Si certaines situations s'avèrent plus périlleuses, les services d'Aide à la jeunesse prennent le relais. Parce qu'il n'y a pas d'autre solution. C'est scandaleux", s'insurge Marc Otjacques.

C'est de ce contexte que d'aucuns se sont mobilisés afin de créer un outil de citoyenneté, un lieu de rassemblement et de discussion pour ces familles précarisées. Luttes Solidarités Travail s'inscrit ainsi, aux côtés d'ATD Quart Monde, dans une structure plus large baptisée "Agora". Fondé il y a une douzaine d'années dans le sillage du premier Rapport général sur la pauvreté, ce groupe d'individus entend organiser un dialogue permanent entre des familles précarisées, des professionnels de l'Aide à la jeunesse et le service de lutte contre la pauvreté du Centre pour l'égalité des chances. "Aujourd'hui, on se contente de bricoler. Un logement pour quelques mois, un ou deux colis pour les Restos du Cœur On prend des mesures d'urgence, des pansements d'une certaine façon, mais il n'y a rien de structurel" , déplore-t-on dans les rangs d'Agora.

Pourtant, souligne-on encore chez LST, la pauvreté est un problème de société qui concerne chacun de nous, les politiques en tête. "Le point de vue des pauvres n'est jamais abordé à la table des négociations. On aborde la problématique de la pauvreté, mais toujours du point de vue des autres. Les pauvres ne sont pas entendus ", soutient Marc Otjacques.

Et ce ne sont pas les récentes lois relatives au logement, à l'emploi ou au chômage qui faciliteront la résolution du problème. " La situation est devenue insupportable. La personne pauvre est littéralement emprisonnée dans sa misère. S'il n'y a pas d'avancées en la matière, on va tout droit à la catastrophe", nous confie-t-on encore.

Des avancées politiques sont ainsi attendues sur le plan national, sur le plan européen aussi et ce, au bénéfice des droits humains.

Alice Dive
Mis en ligne le 10/12/2012
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/783051/enfants-places-parce-que-demunis-quelle-humanite.html

samedi 8 décembre 2012

LES BISCUITS asbl : trimestriel n°16 - décembre 2012

Chers amis, bénévoles, sympathisants des Biscuits,

Voici le trimestriel de fin d'année, pour faire le plein de nouvelles concernant l'ASBL Les Biscuits et nos compagnons de la gare centrale.

https://docs.google.com/file/d/0BxorYGfgn11mQnFDUXlXRG8wV0E/edit


Encore MERCI à vous tous qui nous soutenez.
Et au 25 pour les habitués de notre repas de Noël, le onzième!!!

Bonne lecture.

Yseult
La couque au chocolat


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mercredi 5 décembre 2012

Un Belge sur cinq menacé de pauvreté

Près du quart de la population de l’Union européenne, soit près de 120 millions de personnes, était menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2011, estime Eurostat. La Belgique (21 %) est légèrement en-dessous de la moyenne européenne.

 

C’est l’agence de statistiques européenne Eurostat qui donne ce chiffre : en 2011, 119,6 millions de personnes, soit 24,2 % de la population des 27 pays de l’UE, étaient au seuil de la pauvreté ou menacés d’exclusion sociale. Ils étaient 23,4 % en 2010. Une précarité qui avance, à mesure que la crise économique frappe les pays européens.

De qui parle-t-on ? De personnes confrontées à au moins l’une des trois formes d’exclusion suivantes : le risque de pauvreté après la prise en compte des transferts sociaux ; la privation matérielle grave (fait de ne pas être en mesure de régler ses factures, de se chauffer correctement, de consommer des protéines…) ; la très faible intensité de travail (fait de vivre dans un ménage dans lequel les adultes ont utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année précédente).

Dans l’ensemble de l’UE, 17 % de la population est menacée de pauvreté monétaire, 9 % est en situation de privation matérielle sévère et 10 % vit dans des ménages à très faible intensité de travail, selon Eurostat.

21 % en Belgique

En Belgique, 21 % de la population était menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2011. Une légère hausse par rapport à 2010 (20,8 %). Elle se situe donc un peu en-dessous de la moyenne européenne (24 %), au niveau de pays comme Malte (21,4 %) ou la Slovaquie (20,6 %). Selon les critères d’Eurostat, en 2011, 2,3 millions de Belges étaient ainsi dans une situation très précaire. Notre pays arrive en tête dans l’une des trois catégories que l’institut européen : les personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages à très faible intensité de travail représentent 14 % de la population, le plus haut taux de l’UE. De quoi s’agit-il ? « Des personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail sont les personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages dans lesquels les adultes (âgés entre 18 et 59 ans) ont utilisé en moyenne moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année passée. Les étudiants sont exclus », explique Eurostat. Les personnes à risques de pauvreté représentent 15,3 % (16,9 en moyenne dans l’UE) et les personnes en situation de privation matérielle sévère, 5,7 % (8,8 en moyenne dans l’UE).

Les pays les plus touchés

Sans surprise, ils se situent à l’est et au sud du continent. Bulgarie (49 %), Roumanie et Lettonie (40 %) connaissent le plus haut taux de pauvreté. La Grèce n’est évidemment pas épargnée, avec un nombre important de ses citoyens qui sont au bord du basculement dans la pauvreté (31 % contre 27,7 % en 2010).

Les pays les moins touchés

Les pays les plus épargnés par la pauvreté se situent au nord et à l’ouest : République tchèque (15 %), Suède et Pays-Bas (16 %) arrivent en tête, devant l’Autriche et le Luxembourg (17 %). Les personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale sont 19,9 % en Allemagne et 19,3 % en France, un chiffre stable par rapport à l’année précédente, selon Eurostat.

Ces statistiques annuelles sont publiées alors que les pays européens divergent sur le maintien de l’enveloppe consacrée à l’aide alimentaire européenne dans le budget 2014-2020 de l’UE. Ce programme est contesté par plusieurs pays européens, parmi lesquels l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, pour qui l’aide alimentaire aux plus démunis est une question qui devrait rester du ressort des Etats.

Article le soir - http://www.lesoir.be/131385/article/economie/2012-12-03/un-belge-sur-cinq-menac%C3%A9-pauvret%C3%A9