La misère, pour un enfant, c’est aussi, très concrètement, ne pas avoir de loisirs hors de chez lui. En Belgique, 18,5 % des jeunes sont concernés.
A la veille de la Journée mondiale du refus de la misère, ce 17 octobre, on constate qu’en Belgique le risque de pauvreté se situe à 14,6 % de la population, comme en 2009. Ce qui veut dire que près de 15 % de la population, ou un Belge sur sept, vit sous le seuil de pauvreté. Autrement dit encore : ils se débrouillent avec moins de 973 euros par mois pour une personne vivant seule ou 2044 euros pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants, selon les derniers chiffres de la Direction générale Statistique et Information Economique du SPF Economie. Comme chaque année, elle a réalisé une enquête en interrogeant plus de 6 000 ménages sur leurs revenus et leurs conditions de vie au sens large. Harmonisée au niveau européen, cette enquête EU-SILC a pour but principal de cerner l’évolution de la pauvreté.
Pour le SPF Economie, la crise ne semble donc pas pour l’instant entraîner une augmentation de la pauvreté dans de larges couches de la société. Précisons tout de même qu’en Belgique, 95 000 ménages, qui dépendent des centres publics d’aide sociale, flirtent sans cesse avec ce seuil de pauvreté, puisque le revenu d’intégration sociale est fixé à 770,18 euros mensuels pour les isolés et 1026,91euros pour les familles.
Mais si le risque de pauvreté se stabilise autour de 15 %, il est toujours plus élevé en Wallonie (17,7 %) qu’en Flandre (10,4 %), même si la différence est légèrement moins prononcée qu’un an auparavant. Les femmes (15,2 %) restent proportionnellement plus nombreuses que les hommes sous le seuil de pauvreté (13,9 %).
La dernière enquête EU Silc s’est penchée en particulier sur le sort des plus jeunes. Les enfants et les adolescents constituent un groupe particulièrement vulnérable, puisque 18,5 % des jeunes appartiennent à un ménage en risque de pauvreté. Des résultats qui choquent et interpellent. Pour un quart de ces enfants et adolescents de moins de 16 ans qui vivent dans la précarité, cela se traduit durement : zéro activité régulière de loisirs en dehors de la maison parce que c’est carrément impossible pour le budget du ménage.
Comme chaque année à pareille date, les mouvements Luttes Solidarités Travail (LST) et ATD Quart Monde se réuniront ce lundi au Parlement pour une cérémonie devant la dalle commémorant les victimes de la misère. Où figure, en wallon, la phrase suivante : "Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré." Elles invitent cette année les associations actives dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation durable à partager leurs points de vue et expériences, dans une volonté commune de promotion des droits humains, au Nord comme au Sud. Ici comme là-bas.
An.H.
Mis en ligne le 17/10/2011
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/692205/jeunes-et-enfants-d-abord.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire