mercredi 5 décembre 2012

Un Belge sur cinq menacé de pauvreté

Près du quart de la population de l’Union européenne, soit près de 120 millions de personnes, était menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2011, estime Eurostat. La Belgique (21 %) est légèrement en-dessous de la moyenne européenne.

 

C’est l’agence de statistiques européenne Eurostat qui donne ce chiffre : en 2011, 119,6 millions de personnes, soit 24,2 % de la population des 27 pays de l’UE, étaient au seuil de la pauvreté ou menacés d’exclusion sociale. Ils étaient 23,4 % en 2010. Une précarité qui avance, à mesure que la crise économique frappe les pays européens.

De qui parle-t-on ? De personnes confrontées à au moins l’une des trois formes d’exclusion suivantes : le risque de pauvreté après la prise en compte des transferts sociaux ; la privation matérielle grave (fait de ne pas être en mesure de régler ses factures, de se chauffer correctement, de consommer des protéines…) ; la très faible intensité de travail (fait de vivre dans un ménage dans lequel les adultes ont utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année précédente).

Dans l’ensemble de l’UE, 17 % de la population est menacée de pauvreté monétaire, 9 % est en situation de privation matérielle sévère et 10 % vit dans des ménages à très faible intensité de travail, selon Eurostat.

21 % en Belgique

En Belgique, 21 % de la population était menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2011. Une légère hausse par rapport à 2010 (20,8 %). Elle se situe donc un peu en-dessous de la moyenne européenne (24 %), au niveau de pays comme Malte (21,4 %) ou la Slovaquie (20,6 %). Selon les critères d’Eurostat, en 2011, 2,3 millions de Belges étaient ainsi dans une situation très précaire. Notre pays arrive en tête dans l’une des trois catégories que l’institut européen : les personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages à très faible intensité de travail représentent 14 % de la population, le plus haut taux de l’UE. De quoi s’agit-il ? « Des personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail sont les personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages dans lesquels les adultes (âgés entre 18 et 59 ans) ont utilisé en moyenne moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année passée. Les étudiants sont exclus », explique Eurostat. Les personnes à risques de pauvreté représentent 15,3 % (16,9 en moyenne dans l’UE) et les personnes en situation de privation matérielle sévère, 5,7 % (8,8 en moyenne dans l’UE).

Les pays les plus touchés

Sans surprise, ils se situent à l’est et au sud du continent. Bulgarie (49 %), Roumanie et Lettonie (40 %) connaissent le plus haut taux de pauvreté. La Grèce n’est évidemment pas épargnée, avec un nombre important de ses citoyens qui sont au bord du basculement dans la pauvreté (31 % contre 27,7 % en 2010).

Les pays les moins touchés

Les pays les plus épargnés par la pauvreté se situent au nord et à l’ouest : République tchèque (15 %), Suède et Pays-Bas (16 %) arrivent en tête, devant l’Autriche et le Luxembourg (17 %). Les personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale sont 19,9 % en Allemagne et 19,3 % en France, un chiffre stable par rapport à l’année précédente, selon Eurostat.

Ces statistiques annuelles sont publiées alors que les pays européens divergent sur le maintien de l’enveloppe consacrée à l’aide alimentaire européenne dans le budget 2014-2020 de l’UE. Ce programme est contesté par plusieurs pays européens, parmi lesquels l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, pour qui l’aide alimentaire aux plus démunis est une question qui devrait rester du ressort des Etats.

Article le soir - http://www.lesoir.be/131385/article/economie/2012-12-03/un-belge-sur-cinq-menac%C3%A9-pauvret%C3%A9

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