Près du quart de la population de l’Union européenne, soit près de 120 millions de personnes, était menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2011, estime Eurostat. La Belgique (21 %) est légèrement en-dessous de la moyenne européenne.
C’est l’agence de statistiques européenne Eurostat qui donne ce chiffre : en 2011, 119,6 millions de personnes, soit 24,2 % de la population des 27 pays de l’UE, étaient au seuil de la pauvreté ou menacés d’exclusion sociale. Ils étaient 23,4 % en 2010. Une précarité qui avance, à mesure que la crise économique frappe les pays européens.
De qui parle-t-on ? De personnes confrontées à au moins l’une des trois formes d’exclusion suivantes : le risque de pauvreté après la prise en compte des transferts sociaux ; la privation matérielle grave (fait de ne pas être en mesure de régler ses factures, de se chauffer correctement, de consommer des protéines…) ; la très faible intensité de travail (fait de vivre dans un ménage dans lequel les adultes ont utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année précédente).
Dans l’ensemble de l’UE, 17 % de la population est menacée de pauvreté monétaire, 9 % est en situation de privation matérielle sévère et 10 % vit dans des ménages à très faible intensité de travail, selon Eurostat.
21 % en Belgique
En Belgique, 21 % de la population était menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2011. Une légère hausse par rapport à 2010 (20,8 %). Elle se situe donc un peu en-dessous de la moyenne européenne (24 %), au niveau de pays comme Malte (21,4 %) ou la Slovaquie (20,6 %). Selon les critères d’Eurostat, en 2011, 2,3 millions de Belges étaient ainsi dans une situation très précaire. Notre pays arrive en tête dans l’une des trois catégories que l’institut européen : les personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages à très faible intensité de travail représentent 14 % de la population, le plus haut taux de l’UE. De quoi s’agit-il ? « Des personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail sont les personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages dans lesquels les adultes (âgés entre 18 et 59 ans) ont utilisé en moyenne moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l’année passée. Les étudiants sont exclus », explique Eurostat. Les personnes à risques de pauvreté représentent 15,3 % (16,9 en moyenne dans l’UE) et les personnes en situation de privation matérielle sévère, 5,7 % (8,8 en moyenne dans l’UE).
Les pays les plus touchés
Sans surprise, ils se situent à l’est et au sud du continent. Bulgarie (49 %), Roumanie et Lettonie (40 %) connaissent le plus haut taux de pauvreté. La Grèce n’est évidemment pas épargnée, avec un nombre important de ses citoyens qui sont au bord du basculement dans la pauvreté (31 % contre 27,7 % en 2010).
Les pays les moins touchés
Les pays les plus épargnés par la pauvreté se situent au nord et à l’ouest : République tchèque (15 %), Suède et Pays-Bas (16 %) arrivent en tête, devant l’Autriche et le Luxembourg (17 %). Les personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale sont 19,9 % en Allemagne et 19,3 % en France, un chiffre stable par rapport à l’année précédente, selon Eurostat.
Ces statistiques annuelles sont publiées alors que les pays européens divergent sur le maintien de l’enveloppe consacrée à l’aide alimentaire européenne dans le budget 2014-2020 de l’UE. Ce programme est contesté par plusieurs pays européens, parmi lesquels l’Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, pour qui l’aide alimentaire aux plus démunis est une question qui devrait rester du ressort des Etats.
Article le soir - http://www.lesoir.be/131385/article/economie/2012-12-03/un-belge-sur-cinq-menac%C3%A9-pauvret%C3%A9
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